Elections : quels programmes pour l’éducation artistique ?

20 mars 2007  |  dans France, Société

Crédit photo : @Acrobal (cc)

Crédit photo : @Acrobal (cc)

Le 15 mars dernier, au Théâtre national de la Colline à Paris, Le Forum permanent pour l’éducation artistique (FPEA), collectif d’associations, syndicats, structures artistiques… a invité les candidats à l’élection présidentielle à s’exprimer sur le thème de l’éducation artistique.

Le 15 mars dernier, au Théâtre national de la Colline à Paris, Le Forum permanent pour l’éducation artistique (FPEA), collectif d’associations, syndicats, structures artistiques… a invité les candidats à l’élection présidentielle à s’exprimer sur le thème de l’éducation artistique. Seule Dominique Voynet s’était déplacée en personne, mais les représentants des candidats de l’UDF, de l’UMP, du PS et de la Gauche populaire antilibérale ont répondu présents. Soumis à un questionnaire préalable, ils ont remis leur copie et défendu leurs propositions lors d’un débat public. Si un consensus semble exister sur la nécessité de l’éducation artistique, les intentions sont souvent restées lettre morte dans la pratique politique. Les réponses des candidats étaient donc attendues avec intérêt.
Les moyens financiers ?
La majorité des candidats déplore les coups d’arrêts budgétaires successifs portés aux programmes sur l’éducation artistique. Le plan Lang-Tasca lancé par les socialistes en 2000, qui avait mis en place les classes à PAC (projet artistique et culturel) avait ainsi été arrêté lors de l’alternance en 2002 et remplacé par un plan de relance en 2005. Le PS et les Verts s’engagent donc à retrouver le niveau de financement de 2002 dés la rentrée prochaine. Le PS créera « une action éducation et enseignement artistique et culturel » dans le cadre de la LOLF. L’UDF veut éviter « toute promesse inconsidérée » et souhaite pérenniser les financements puis les augmenter dans le cadre d’une loi de programmation sur plusieurs années. Même méthode pour Marie-George Buffet qui souhaite à terme porter le budget de l’Education nationale à 7% du PIB et refinancer les classes à PAC. De son côté, l’UMP promet que « les établissements qui choisissent de consacrer leur projet à l’éducation culturelle et artistique recevront les moyens nécessaires », sans toutefois évoquer une hausse des budgets.
La généralisation de l’éducation artistique à tous les élèves et étudiants ?
Objectif partagé et chantier à long terme, que celui de la généralisation de l’éducation artistique. De nombreux candidats souhaitent ainsi laisser du temps à la réflexion. Dominique Voynet souhaite une action dès 2007 pour les écoles primaires et le collège, mais trois ans « d’expérimentations et de concertations » pour les lycées et universités. Dès 2008, Nicolas Sarkozy souhaite que les étudiants des universités et des grandes écoles puissent également avoir accès à une offre de formation culturelle et artistique et en garantir l’accès aux élèves handicapés, en offrant des équipements adaptés. François Bayrou propose de faire le bilan des réussites de toutes les initiatives locales pour établir un plan sur plusieurs années et des partenariats avec les acteurs extérieurs à l’école. Il veut l’inscription obligatoire de la dimension artistique dans les projets d’établissement et envisage la création de lycées artistiques. Cinq ans, c’est le délai que se donnent Marie-George Buffet et Ségolène Royal pour généraliser l’éducation artistique. Le PS entend procéder à des démarches participatives réunissant tous les acteurs du projet.Pilotage, cadre institutionnel et décentralisation ? La mise en place de l’éducation artistique dépendant de la coordination du ministère de l’éducation nationale et du ministère de la culture et de la communication, les candidats entendent poursuivre ce partenariat. L’intensifier pour la Gauche antilibérale qui souhaite de plus une réforme de la fiscalité des collectivités territoriales afin de financer les actions. De même pour l’UDF qui souhaite créer une mission interministérielle à cet effet, et en région, des groupements d’intérêt public (GIP) ou des établissements publics de coopération culturelle (EPCC) et des pôles de ressources. Le PS souhaite quant à lui une instance nationale de pilotage, dépendant du ministère de l’éducation nationale. Corriger les inégalités entre les territoires, c’est l’objectif affiché de l’UMP qui souhaite organiser une concertation. Même objectif pour le PS qui souhaite s’appuyer sur les partenariats avec les collectivités territoriales. Les Verts quant à eux proposent la création de « Conférences régionales de la culture », inscrites dans une loi organique : « des lieux de débats permettant de dégager des financements complémentaires ».
Le temps scolaire ?
Quelle place pour l’éducation artistique dans l’organisation du temps de l’élève ? Nicolas Sarkozy souhaite la renforcer en créant un enseignement consacré à l’histoire de l’art et veut des établissements scolaires proposant un mi-temps culturel. François Bayrou, après s’être assuré que les trois heures hebdomadaires en primaire « sont bien réalisées dans toutes les classes » réfléchit à porter au nombre de quatre, les deux heures d’arts plastique et de musique actuellement obligatoires au collège, avec la possibilité de les réaliser en demi classes. Il est aussi favorable au développement des résidences d’artistes dans les écoles. Une idée que partage Ségolène Royal. Pour permettre ces partenariats, la candidate du PS veut aménager un « temps hebdomadaire spécifique de l’école primaire au baccalauréat », sans surcharger les emplois du temps et en aménageant le temps périscolaire et les pauses. Marie George Buffet souhaite fixer un nombre annuel d’heures, équivalent à 10% du temps scolaire, consacré à l’éducation artistique. Dominique Voynet propose de ne pas figer l’emploi du temps et de valoriser les rencontres avec les artistes.
Le statut des artistes intervenant à l’école ?
Si Nicolas Sarkozy rappelle que le régime de l’intermittence prend déjà en compte les « activités d’enseignement dispensées dans le cadre d’un contrat de travail » dans le calcul de 507 heures, Ségolène Royal ajoute que ces actions en partenariat « se déroulent parfois malheureusement (…) dans une insécurité juridique préjudiciable ». Le PS, les Verts, l’UDF et la Gauche antilibérale réaffirment que ces heures doivent être comptabilisées et assurent que les mesures pour l’imposer seront prises. Toutefois Ségolène Royal, souhaite éviter « la création d’un corps de spécialistes de l’intervention en milieu scolaire ».
La formation des artistes et des enseignants ?
Pour François Bayrou, la question de la formation est la « clé de la généralisation ». Il préconise de sensibiliser les professeurs et cadres de l’éducation nationale « aux pratiques d’une activité artistique ou culturelle ainsi qu’à la pédagogie de celles-ci » et veut rendre obligatoire l’épreuve artistique au concours de professeur des écoles ; il souhaite, dans le cadre d’un « service civique universel », que les élèves des principales écoles artistiques puissent transmettre leurs savoirs aux jeunes des quartiers en difficultés. Le PS, de son côté, promet d’inscrire l’histoire des arts, des sciences et des techniques dans le cursus de formation des enseignants du premier et du second degré et souhaite leur proposer des stages d’immersion dans des associations œuvrant dans le secteur culturel. La Gauche antilibérale entend quant à elle développer les rencontres entre enseignants et artistes, et les Verts favoriser les partenariats.
La diversification de l’approche artistique ?
Quid du cinéma, de la danse ou du théâtre à l’école ? Les candidats approuvent la diversité de l’approche artistique. « Ni art majeur, ni art mineur », répond François Bayrou. Ségolène Royal entend aussi « intégrer les formes nouvelles que prennent les pratiques culturelles des jeunes, de plus en plus acteurs de la blogosphère ». Marie-George Buffet souhaite donner aux enfants « les compétences pour décrypter les images, de plus en plus présentes ».

Seule Dominique Voynet s’était déplacée en personne, mais les représentants des candidats de l’UDF, de l’UMP, du PS et de la Gauche populaire antilibérale ont répondu présents. Soumis à un questionnaire préalable, ils ont remis leur copie et défendu leurs propositions lors d’un débat public. Si un consensus semble exister sur la nécessité de l’éducation artistique, les intentions sont souvent restées lettre morte dans la pratique politique. Les réponses des candidats étaient donc attendues avec intérêt.

Les moyens financiers ?

La majorité des candidats déplore les coups d’arrêts budgétaires successifs portés aux programmes sur l’éducation artistique. Le plan Lang-Tasca lancé par les socialistes en 2000, qui avait mis en place les classes à PAC (projet artistique et culturel) avait ainsi été arrêté lors de l’alternance en 2002 et remplacé par un plan de relance en 2005. Le PS et les Verts s’engagent donc à retrouver le niveau de financement de 2002 dés la rentrée prochaine. Le PS créera « une action éducation et enseignement artistique et culturel » dans le cadre de la LOLF. L’UDF veut éviter « toute promesse inconsidérée » et souhaite pérenniser les financements puis les augmenter dans le cadre d’une loi de programmation sur plusieurs années. Même méthode pour Marie-George Buffet qui souhaite à terme porter le budget de l’Education nationale à 7% du PIB et refinancer les classes à PAC. De son côté, l’UMP promet que « les établissements qui choisissent de consacrer leur projet à l’éducation culturelle et artistique recevront les moyens nécessaires », sans toutefois évoquer une hausse des budgets.

La généralisation de l’éducation artistique à tous les élèves et étudiants ?

Objectif partagé et chantier à long terme, que celui de la généralisation de l’éducation artistique. De nombreux candidats souhaitent ainsi laisser du temps à la réflexion. Dominique Voynet souhaite une action dès 2007 pour les écoles primaires et le collège, mais trois ans « d’expérimentations et de concertations » pour les lycées et universités. Dès 2008, Nicolas Sarkozy souhaite que les étudiants des universités et des grandes écoles puissent également avoir accès à une offre de formation culturelle et artistique et en garantir l’accès aux élèves handicapés, en offrant des équipements adaptés. François Bayrou propose de faire le bilan des réussites de toutes les initiatives locales pour établir un plan sur plusieurs années et des partenariats avec les acteurs extérieurs à l’école. Il veut l’inscription obligatoire de la dimension artistique dans les projets d’établissement et envisage la création de lycées artistiques. Cinq ans, c’est le délai que se donnent Marie-George Buffet et Ségolène Royal pour généraliser l’éducation artistique. Le PS entend procéder à des démarches participatives réunissant tous les acteurs du projet.Pilotage, cadre institutionnel et décentralisation ? La mise en place de l’éducation artistique dépendant de la coordination du ministère de l’éducation nationale et du ministère de la culture et de la communication, les candidats entendent poursuivre ce partenariat. L’intensifier pour la Gauche antilibérale qui souhaite de plus une réforme de la fiscalité des collectivités territoriales afin de financer les actions. De même pour l’UDF qui souhaite créer une mission interministérielle à cet effet, et en région, des groupements d’intérêt public (GIP) ou des établissements publics de coopération culturelle (EPCC) et des pôles de ressources. Le PS souhaite quant à lui une instance nationale de pilotage, dépendant du ministère de l’éducation nationale. Corriger les inégalités entre les territoires, c’est l’objectif affiché de l’UMP qui souhaite organiser une concertation. Même objectif pour le PS qui souhaite s’appuyer sur les partenariats avec les collectivités territoriales. Les Verts quant à eux proposent la création de « Conférences régionales de la culture », inscrites dans une loi organique : « des lieux de débats permettant de dégager des financements complémentaires ».

Le temps scolaire ?

Quelle place pour l’éducation artistique dans l’organisation du temps de l’élève ? Nicolas Sarkozy souhaite la renforcer en créant un enseignement consacré à l’histoire de l’art et veut des établissements scolaires proposant un mi-temps culturel. François Bayrou, après s’être assuré que les trois heures hebdomadaires en primaire « sont bien réalisées dans toutes les classes » réfléchit à porter au nombre de quatre, les deux heures d’arts plastique et de musique actuellement obligatoires au collège, avec la possibilité de les réaliser en demi classes. Il est aussi favorable au développement des résidences d’artistes dans les écoles. Une idée que partage Ségolène Royal. Pour permettre ces partenariats, la candidate du PS veut aménager un « temps hebdomadaire spécifique de l’école primaire au baccalauréat », sans surcharger les emplois du temps et en aménageant le temps périscolaire et les pauses. Marie George Buffet souhaite fixer un nombre annuel d’heures, équivalent à 10% du temps scolaire, consacré à l’éducation artistique. Dominique Voynet propose de ne pas figer l’emploi du temps et de valoriser les rencontres avec les artistes.

Le statut des artistes intervenant à l’école ?

Si Nicolas Sarkozy rappelle que le régime de l’intermittence prend déjà en compte les « activités d’enseignement dispensées dans le cadre d’un contrat de travail » dans le calcul de 507 heures, Ségolène Royal ajoute que ces actions en partenariat « se déroulent parfois malheureusement (…) dans une insécurité juridique préjudiciable ». Le PS, les Verts, l’UDF et la Gauche antilibérale réaffirment que ces heures doivent être comptabilisées et assurent que les mesures pour l’imposer seront prises. Toutefois Ségolène Royal, souhaite éviter « la création d’un corps de spécialistes de l’intervention en milieu scolaire ».

La formation des artistes et des enseignants ?

Pour François Bayrou, la question de la formation est la « clé de la généralisation ». Il préconise de sensibiliser les professeurs et cadres de l’éducation nationale « aux pratiques d’une activité artistique ou culturelle ainsi qu’à la pédagogie de celles-ci » et veut rendre obligatoire l’épreuve artistique au concours de professeur des écoles ; il souhaite, dans le cadre d’un « service civique universel », que les élèves des principales écoles artistiques puissent transmettre leurs savoirs aux jeunes des quartiers en difficultés. Le PS, de son côté, promet d’inscrire l’histoire des arts, des sciences et des techniques dans le cursus de formation des enseignants du premier et du second degré et souhaite leur proposer des stages d’immersion dans des associations œuvrant dans le secteur culturel. La Gauche antilibérale entend quant à elle développer les rencontres entre enseignants et artistes, et les Verts favoriser les partenariats.

La diversification de l’approche artistique ?

Quid du cinéma, de la danse ou du théâtre à l’école ? Les candidats approuvent la diversité de l’approche artistique. « Ni art majeur, ni art mineur », répond François Bayrou. Ségolène Royal entend aussi « intégrer les formes nouvelles que prennent les pratiques culturelles des jeunes, de plus en plus acteurs de la blogosphère ». Marie-George Buffet souhaite donner aux enfants « les compétences pour décrypter les images, de plus en plus présentes ».