Affaire Salma al-Shehab : l’Arabie saoudite traite les militantes féministes « pire que des terroristes »

3 octobre 2022  |  dans International

Salma al-Shehab à une date inconnue. © Photo DR

Pour son activité sur Twitter, la doctorante saoudienne a été condamnée à 34 ans de prison le 9 août, après avoir enduré violences et harcèlement en détention. Pour les associations de droits humains qui appellent à sa libération, la répression s’est renforcée depuis quelques semaines.

Trente-quatre ans. C’est l’âge de Salma al-Shehab. Et c’est aussi la durée de la peine de prison à laquelle elle a été condamnée le 9 août en Arabie saoudite, son pays natal. Doctorante à l’université de Leeds au Royaume-Uni, elle s’est également vu infliger par le tribunal pénal spécial antiterroriste le même nombre d’années d’interdiction de voyager à compter de sa libération, et ce, pour son activité sur Twitter.

Sur le réseau social, elle avait partagé des tweets d’activistes comme ceux de la militante féministe Loujain al-Hathloul, qui avait elle-même été emprisonnée pour avoir notamment demandé que les femmes aient le droit de conduire une voiture en Arabie saoudite. Loujain al-Hathloul avait été libérée avec interdiction de quitter le royaume en 2021 après 1 001 jours passés en prison, émaillés de tortures et de violences sexuelles.

La condamnation de Salma al-Shehab est un immense « choc » pour Nada Zamel, responsable des plaidoyers à l’Association européenne saoudienne pour les droits humains (ESOHR), basée à Berlin : « C’est absurde, 34 ans pour des tweets, c’est une décision brutale contre une étudiante, une mère [elle a deux enfants – ndlr]. Avec cette peine, la plus lourde jamais prononcée en Arabie saoudite contre une femme, cela montre que le gouvernement traite plus sévèrement les femmes activistes que les terroristes… »

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