A chaque heure son zinc
18 décembre 2013 | Youpress dans France, Société
A l’image de sa célèbre « rue de la soif », le centre-ville de Rennes déborde de comptoirs animés. Sélection subjective de lieux où il fait bon trinquer.
L’évidence s’impose au voyageur débarquant sur la place Sainte-Anne. Dans ce quartier piétonnier, la distance entre deux estaminets dépasse rarement la dizaine de mètres. La vie de comptoir s’affirme – avec la galette-saucisse et le festival des Transmusicales – comme l’une des composantes essentielles de la culture rennaise. Face à cette profusion, difficile de savoir à quel zinc se vouer. Certaines adresses, cependant, se distinguent par leur caractère et leur ambiance. La Cour des Miracles fait partie de ceux-là. Niché dans une maisonnette à l’entrée de la rue de Penhoët, ce café-librairie engagé s’avère être le lieu idéal pour s’asseoir avec un bon livre en sirotant un thé ou, pourquoi pas, un verre de rhum Diplomatico tout droit venu du Venezuela. Le lieu séduira tout particulièrement les amateurs de débats d’idées. Outre sa belle sélection de bande-dessinée indépendante, les étagères courant le long du mur sont en effet majoritairement consacrés aux essais et aux ouvrages politiques.
À quelques pas de là se situe le bien nommé Petit Bar. À première vue, cet étroit estaminet ne possède rien d’exceptionnel. Mais il faut s’asseoir sur sa terrasse, fréquentée été comme hiver, pour s’imprégner de l’ambiance. Repaire des libraires du quartier et d’animateurs de Canal B, ce lieu dégage une atmosphère à la fois authentique et doucement excentrique. Au son de la soul rétro des Andrew Sisters ou du blues de Black Joe Lewis, chacun papote autour d’une bière, tandis que les habitués disputent une partie de 421 ou s’écharpent sur les mots croisés du célèbre cruciverbiste Michel Laclos. Une fois installé autour d’une table, on se laisse facilement emporter jusqu’à des heures tardives… Attention, lieu addictif !
Concerts au bout du comptoir
Les amateurs de musique et de bon vin se déplaceront, eux, près de la Vilaine où deux troquets jumeaux attirent la foule chaque semaine. Le Oan’s Pub est notamment couru le mercredi soir pour ses concerts diffusés en direct sur Canal B dans l’émission l’Écho du Oan’s. Son voisin, le Café du Port, se mue pour sa part en restaurant en début de soirée. Sa cuisine bistrot est très prisée des trentenaires branchés qui prennent d’assaut sa vingtaine de tables l’hiver, la réservation est donc obligatoire. Le lieu redevient un bar après le service. Notre coup de cœur ? Ses vins naturels et surtout Le Piège à Filles, un nectar pétillant irrésistible (le verre, 4 €). Un peu plus loin, au cœur du centre médiéval, une nouvelle adresse fait salle comble depuis son ouverture il y a tout juste un an. Au son des tubes rock du moment, le pub Frogs and Friends propose à la pression des bières britanniques peu distribuées à Rennes comme Youngs of London ou Tennent’s, et surtout un des plus larges choix de whisky de la capitale bretonne.
Mais le temps file et la barrière fatidique d’1 heure du matin approche. Les noctambules se dirigeront sans hésiter vers le Bar’Hic. Une fois passées les portes de ce bar de nuit, la température monte d’un cran. Ici, les tonneaux font office de table et DJ ou groupes locaux se produisent tous les soirs dans une atmosphère survoltée. Hip-hop, rock, électro… Ses planches sont un lieu de passage obligatoire pour la scène émergente. Les Rennais Downtown Cuckoo et le rappeur new-yorkais Oddateee vont d’ailleurs s’y produire ce mois-ci.
Cet article fait partie d’une série de reportages réalisés dans le cadre du dossier « Les adresses tendance de Rennes » publié en octobre 2013 dans L’Express.