Sida et tuberculose à la clinique de Médecins sans frontières

13 mai 2009  |  dans Santé

photo : Juliette Robert/Youpress

photo : Juliette Robert/Youpress

C’est un petit dispensaire : un corridor toujours bondé, et trois ou quatre pièces réparties entre le rez-de-chaussée et le sous-sol. Les patients font la queue dehors, assis sur des bancs qui occupent une partie du trottoir. 120 personnes se pressent ici en moyenne chaque jour.

« Quand le dispensaire a été ouvert en décembre 2007, il était destiné aux réfugiés vivant dans l’église » explique Tradedy Matsvai, le responsable du centre, « mais rapidement, on a vu arriver beaucoup de réfugiés vivant dans d’autres quartiers de Johannesburg ou à Soweto ». « Ils pourraient aller à l’hôpital, mais la plupart ont peur car ils n’ont pas de papiers ni d’argent. Ici, les traitements sont gratuits, et on ne leur demande pas de justifier leur identité » précise-t-il.

Tous les après-midi, les quatre médecins et infirmières du dispensaire de Médecins sans frontières (MSF) tentent donc de soigner des patients le plus souvent affamés. « C’est un vrai problème » s’inquiète Tradedy Matsvai. « Certains médicaments doivent être pris pendant les repas, mais la plupart des réfugiés n’arrivent pas à manger tous les jours. La faim aggrave la maladie ». Parmi les affections les plus courantes au dispensaire, l’infirmier pointe surtout les maladies sexuellement transmissibles et la tuberculose, dont MSF n’arrive pas à endiguer la propagation. Pour tenter de limiter les épidémies, le personnel soignant mise sur la prévention. MSF a construit des toilettes et des douches dans l’église, et sensibilise quotidiennement les réfugiés aux règles d’hygiène. Une méthode qui leur a permis d’éviter une épidémie de choléra dans le bâtiment, alors que cette maladie est endémique au Zimbabwe.