Régionales 2010 : Emergence veut faire la différence

3 mars 2010  |  dans France, Société

Affiche de campagne - Crédit : www.emergeance.jimdo.com

Affiche de campagne - Crédit : www.emergeance.jimdo.com

«La politique n’est pas réservée à une élite, tous les citoyens doivent s’impliquer ». C’est l’un des pilier de la campagne d’Emergence, un mouvement issu de la société civile qui a décidé de faire la différence aux élections régionales en Ile-de-France.

Sur le fond, comme sur le profil des candidats, Emergence veut s’imposer comme la liste du monde associatif et des quartiers, face aux pro de la politique francilienne. Valérie Pécresse (UMP) et Jean-Paul Huchon (PS) n’ont donc qu’a bien se tenir, car Almamy Kanouté, éducateur sportif, briguera aussi la présidence de la région la plus riche de France. « Nous sommes tous des militants de terrain, explique Blandine Cracco, institutrice engagée à RESF et tête de liste à Paris. Au quotidien nous nous démenons pour aider les autres, mais nous savons que c’est en haut que tout se décide ». Ce n’est donc pas pour entamer une « carrière politique », mais bien parce qu’ils « veulent changer les choses », que les colistiers d’Emergence ont sauté le pas. A l’origine de la création du mouvement, une dizaine d’ associatifs présents sur plusieurs listes aux dernières élections municipales. Les gens connaissent notre travail localement, c’est pour cela que dans certaines villes nous avons fait des scores inattendus allant de 10 à 27% », commente Blandine. C’est donc forts de leur dernier succès électoral, que ces tout nouveaux conseillers municipaux, ont décidé de fonder « Emergence » pour transformer l’essai aux élections régionales, les 14 et 21 mars prochains.

« On est social, pas socialistes ! »

«Ce qui nous différencie des partis traditionnels, c’est que l’ensemble de nos propositions émanent du terrain, poursuit Blandine. Par exemple, nous avons constaté que ce sont les plus diplômés qui ont accès aux formations, alors que les chômeurs n’ont droit à presque rien. Nous avons donc proposé la création d’un observatoire pour mieux évaluer les besoins». Au programme également:  remboursement des aides pour les entreprises bénéficiaires qui licencient, fond de soutien régionales pour les grévistes, vote des étrangers aux élections locales ou encore tarifs de la carte de transports adaptés au revenus . Des propositions résolument ancrées à gauche que Blandine résume en une phrase: «Notre programme est social, mais on est pas socialistes! ». Car Emergence, « mouvement non-partisan », veut se distinguer des grandes organisations comme le PS « qui existent depuis des années et qu’il est impossible de faire changer de l’intérieur». Un pari réussi car les candidats de ce nouveau mouvement font figure d’OVNI dans le paysage politique actuel. Les colistiers sont pour la plupart des militants originaires de la banlieue parisienne, issus de l’immigration et sont âgés de 30 ans en moyenne. « Mais nous refusons l’étiquette ‘jeunes de banlieue’ que tout le monde veut nous coller, s’indigne Blandine. Nous avons des propositions pour toute l’Ile-de-France, nous ne voulons pas être enfermés dans un carcan, quel qu’il soit ». Il est vrai que les propositions d’Emergence s’adressent à tous les franciliens, même si quelques unes d’entre elles rappellent que la banlieue est au cœur des préoccupations du mouvement («plus de soutien aux évènements concernant le Hip Hop», prise de position clair contre « les contrôles au faciès « , auxquels sont confrontés les jeunes des quartiers populaires). C’est sans doute aussi pour cette raison qu’une dizaine de personnalités artistiques et sportives ont décidé de soutenir la liste financièrement et publiquement. S’il est impossible de connaître les noms pour le moment, le public pourra les découvrir dimanche dans une série de vidéos sur le site internet d’Emergence.