Pop en stock

31 janvier 2013  |  dans Culture, France

Juveniles © Yann Morrison

Juveniles © Yann Morrison

Ils ont à peine trente ans mais ils sont déjà encensés par la critique. Rencontre avec une nouvelle scène rennaise en pleine ascension.

Ils sont une petite dizaine, nés dans le creuset rennais qui a vu éclore Etienne Daho et Marquis de Sade. La plupart de ces groupes n’existait pas il y a trois ans. Leurs points communs ? Une pop décomplexée, une virtuosité musicale et une sérieuse tendance à occuper les scènes les plus branchées. Leurs noms : Mermonte, Manceau, Juveniles… Ils écument depuis 2011 les manifestations prestigieuses. Les Transmusicales bien sûr, mais aussi le festival des Inrocks ou le Printemps de Bourges, pour ne citer qu’eux. Mermonte est emblématique de cette montée fulgurante. Révélé par le tremplin des Vieilles Charrues en 2012, il sera à l’affiche de ce gigantesque rendez-vous musical cet été. Si chacun de ses dix membres possédaient déjà une sérieuse expérience musicale, « notre premier concert ensemble remonte à avril dernier » raconte Ghislain Fracapane, le compositeur du groupe.

Nouvelle vague

« C’est vrai qu’on est beaucoup de formations à arriver en peu de temps » estime-t-il. « Rennes est une petite ville, les contacts se nouent facilement » explique de son côté Vincent Roux, de Manceau. Ici réside la particularité de cette nouvelle vague : tous se connaissent. « On va dans les même bars, on répète dans le même local » renchérit Thibaut Doray, moitié de Juveniles. Le studio ILCM est en effet la plaque tournante du son rennais. « On se remixe mutuellement, il y a une émulation qui se créé » décrypte de son côté Vincent Bessy, guitariste de The Popopopops. La capitale bretonne offre aussi des structures précieuses : l’Ubu, l’Antipode ou des bistrots comme le Bar’Hic. « Le Jardin moderne nous a accueilli gratuitement en résidence pendant une semaine » témoigne Ghislain Fracapane, même s’il regrette qu’il n’y ait « pas assez de lieux, notamment moins de bars où jouer ». L’autre point commun de cette génération ? « Un amour des belles mélodies » comme le dit joliment Vincent Roux. Leurs influences parcourent la palette pop : eighties chez Juveniles, proche des Smiths pour Manceau, tandis que Mermonte propose « un voyage des Beach Boys au punk-rock ». Bluffant.

youpress l expressCet article fait partie d’une série de reportages réalisés dans le cadre du dossier « 100 Événements à ne pas manquer à Rennes » publié en janvier 2013 dans L’Express. A lire également : Les petits secrets des Transmusicales.