L’agriculture urbaine prend-elle racine à New York ?
6 mars 2018 | David Breger dans International
Berceau de l’agriculture urbaine, New York voit aujourd’hui “l’Agtech” se déployer à grande échelle. Fermes hydroponiques, serres sur les toits des magasins, agriculture algorithmique : les start-ups et les projets innovants fleurissent, alors que les investisseurs cherchent à transformer le « vert « en billet vert…
Brooklyn, quartier de Bed-Stuy. Dans ces quelques “blocks” se côtoient d’anciennes fabriques transformées en lofts d’artistes, des cités encore un peu craignos et le pittoresque quartier juif hassidique. Le vacarme du métro aérien et des ambulances pour fond sonore. Josh Aliber entame sa journée sur le parking d’une ancienne usine Pfizer où sont alignés une dizaine de containers de transport blancs. Il ouvre l’un deux, d’où émane une étrange lumière pourpre : “voici ma ferme”. Josh est un des dix jeunes cultivateurs à avoir rejoint le programme Square Roots démarré fin 2016. A 25 ans, originaire de Boston, il a étudié l’entrepreneuriat et les sciences de l’environnement mais n’avait jusqu’ici jamais fait pousser un légume. Le voilà désormais fermier urbain. Le principe de la start-up : mettre à disposition de cultivateurs-entrepreneurs ces containers hébergeant un système hydroponique. L’intérieur ressemble à un laboratoire : Josh se saisit d’une des dizaines de longues tours blanches suspendues sur des rails et explique : “on fait d’abord pousser les graines deux ou trois semaines dans des bacs, puis on transfère les jeunes pousses dans ces tours, alignées à la verticale. Les racines y absorbent l’eau et les nutriments, qui circulent en continu et la plante grandit sous des lumières LED rouges et bleues qui remplacent les rayons du soleil”. Un système qui présente beaucoup d’avantages pour le jeune homme : “tout l’environnement est contrôlé : le taux de Co2, la température, la lumière, l’humidité, le Ph de l’eau… et s’adapte aux plantes. Ici je fais pousser différents types de basilic et des feuilles de moutarde, des plantes qui aiment la chaleur et l’humidité. Évidemment sans pesticides ni produits chimiques. Mes légumes sont ultra frais et ont un goût incomparable”. Josh commence à récolter son basilic, l’empaquette et y pose une étiquette maison. Il sera vendu 3.99$. Plus cher qu’un produit de base en supermarché, mais “pas autant que des herbes bios qui auront voyagé depuis la Californie”…
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