Oliva, une sœur au service des sinistrés

13 juillet 2009  |  dans International

photo : Leïla Minano/Youpress

photo : Leïla Minano/Youpress

Avec ses 72 ans -qu’elle avoue sans complexe-, sœur Oliva est connue de tout le camp pour sa bonne humeur communicative. Passé le portique de sécurité, chaque volontaire de la Croix-Rouge la salut ou lui lance une boutade que la religieuse accueille en éclatant de rires. Depuis le tremblement de terre, sœur Oliva, membre de la congrégation des Fils de Jésus, s’est installée dans le camp de Collemaggio.

Chaque jour, elle se déplace dans plusieurs camps de l’Aquila. « Moi qui pensais finir ma vie tranquillement dans ma chambre, je me rends compte que ce n’est qu’un début ! » Pas de retraite pour sœur Oliva, donc, trop préoccupée du sort de ses ouailles. Les résidents des camps ont besoin de soutien, « c’est pourquoi il est très important d’y vivre ici, avec eux. Dans leur quotidien. », explique la sœur, ses cheveux blancs recouverts d’un foulard. Et des situations difficiles, elle en a connu dans le passé. En particulier lors de son séjour de treize ans au Nicaragua en tant que chef d’une communauté de franciscains missionnaires, alors que sévissait la guerre civile. Après cette expérience, elle a pris la direction de l’Espagne, où elle a exercé la fonction de supérieure. Avant d’être contrainte de revenir en Italie pour des problèmes de santé.

« Il est important de passer du temps avec eux »

« Les habitants de l’Aquila ont vécu des choses difficiles, mais moins dures que ce j’ai pu voir en Amérique du Sud », nuance-t-elle. Ce qui ne l’empêche pas de vouloir passer du temps avec les sinistrés. Arrivée deux jours après le séisme du 6 avril, ici, elle se sent désormais comme chez elle. « Le matin, je suis bénévole pour l’association Caritas, dont les membres se sont répartis les camps. Puis je déjeune avec les sinistrés, et je me repose car je suis vieille ! », lance-t-elle en riant. Vient le moment en fin d’après-midi où elle fait un tour dans le camp. « Les gens viennent à ma rencontre. Ils sont fatigués de tout cela. On parle de tout, des décisions politiques qui sont prises aussi ». A l’entrée de Collemaggio, une église de fortune a été construite. C’est là que sœur Oliva termine sa journée, avec la messe quotidienne qui se tient à 19h dans la tente aménagée à cet effet. Une manière de montrer que la religion, surtout dans un pays très catholique comme l’Italie, a toujours son rôle à jouer. « Nous apportons autre chose qu’une aide psychologique. Nous cherchons à partager leur peine avec les sinistrés pour que ce soit moins lourd pour eux », tranche sœur Oliva. Mais avec le sourire, comme toujours. Et une foi inébranlable.